mardi 30 décembre 2008

Mon Noël Africain...



Mon Noël Africain...
6h45: “Maman, maman, debout, vite, le Père-Noël est passé! Viens, lèves-toi, il y a plein de cadeaux en dessous de l’arbre! Maaamaan!! – Oui, oui, Lucas, j’arrive! » Comme à chaque année, le Père-Noël est passé durant la nuit, déposer des cadeaux pour les enfants. Moi, j’avais passé la soirée de la veille à jouer au Scrabble avec un couple d’amis en visite et j’avais encore les yeux à moitié collés. Raphaël et François se sont levés et les cadeaux ont été vite développés : un beau livre pour Lucas, des blocs à construire pour Raphaël, deux épées de Star Wars, deux toupies lumineuses, et autres petites bidules… « Hey! Le Père-Noël a pensé aux amis!! – Vas les chercher Lucas! » Quelques instants plus tard, Aminata, Saphi et Inusa arrivent et découvrent avec bonheur trois paquets enveloppés pour eux : une poupée pour Saphiatou, une barbie pour Ami et un ballon pour Inusa! Il reste toujours un cadeau sous l’arbre de Noël…Mario! Vite, on traverse chez Angèle et Sami. Ceux-ci sont déjà en pleine préparation de la grande fête de Noël que nous organisons tous ensemble. Toute la journée, des amis et des membres de la famille passeront manger, boire et éventuellement, danser chez Sami et Angèle. On se lave les mains et dès 9h00, nous sommes tous au travail. François déplume les 10 poulets avec Sami, Lucas et moi lavons la tonne de laitues pendant que Raphaël « fait la vaisselle ». 11h30 : de premiers invités arrivent. On mange quelques mets typiques : couscous sauce aux arachides, Fonio sauce aux oignions, vermicelles aux légumes, salade. Le repas à peine terminé, on cuisine déjà celui du soir. Je profite d’un moment d’accalmie pour aller visiter la Présidente de la MAS puis Paul, un collègue de travail, et leur souhaiter Joyeux Noël. Ici, c’est comme ça! Les gens passent la journée à se visiter. 17h, une nouvelle vague de personnes arrivent chez Sami…On va manquer de poulet…On manque de poulets, de boissons, d’alcool!!! Ya trop de monde! Tant pis, on va manger de la salade et du riz. 18h le groupe de musiciens arrivent et s’installent. Dès les premiers sons du djembé, on se lance sur la piste de danse…la rue!! Il fait noir et comme il n’y a pas de lumière chez nos voisins, la soirée se poursuit devant le portail de leur maison, sous le lampadaire de la rue. L’ambiance est à son meilleur! Ce sont les femmes qui dansent surtout, mais François décide de ne pas s’en faire avec ce détail et se donne à fond. Les enfants aussi! Le spectacle dure 2h et tout le monde en voudrait plus! Mais, comme toute bonne chose a une fin…Le reste de la soirée se déroule plus tranquillement à discuter ensemble. Lucas et Raphaël s’endorment bientôt dans nos bras… Et vers 23h, nous allons dormir à notre tour.
Hourra pour les nouveaux mariés!
Dri, le meilleur ami de Sami, est fiancé à une québécoise, Marie-Ève. Voilà qu’ils se marient en se jour du 27 décembre, à la Mairie de Bobo-Dioulasso….pour le meilleur et pour le pire! On ne leur souhaite que le meilleur. François et moi avons été invité, invitations que nous nous sommes empressés d’accepter! Vivre un mariage africain fait quand même partie du top des événements à expérimenter dans un contexte d’intégration culturelle!!
Le mariage s’est déroulé très rapidement!! À 16h débutait la cérémonie à la Mairie, à 17h, les gens mangeaient à la maison de Dri, à 18h, tout était fini!!!!

mercredi 24 décembre 2008

31 ans, ça change pas le monde, sauf que…

C’est dur sur le moral. 30 ans ça va. 31, ouf! Heureusement, j’ai passé un très bel anniversaire! Vendredi soir, nous sommes allés manger dans un resto coréen un peu décevant, mais nous étions un beau groupe d’amis. Je ne pourrais expliquer pourquoi, mais la soirée a été vraiment sympathique. Tout le monde a eu du plaisir! Nous étions deux couples de québécois, un couple belge, un couple français et une couple suisse-allemand…Et vraiment, tout le monde s’entendait à merveille! Et je me suis fait gâter!!

Samedi matin, après la petite fête à l’école de Raphaël, nous étions invité à dîner chez Sami et Angèle qui m’avait préparé mon plat préféré : riz aux feuilles avec sauce au poisson…hum, c’était délicieux! Angèle m’a aussi offert un collier et des boucles d’oreille…Ce cadeau m’a ému…La générosité d’Angèle et Sami, alors qu’ils ne travaillent pas, qu’ils ne mangent pas tous les jours à leur faim…

Découverte musicale

Artiste : Habib Koité & Bamada (Mali)

Album : Afriki

Un album simplement divin, on adore dès la première écoute! Musique acoustique, guitare, balafon, djembe…Une voix douce, des paroles en langue locale, un album qui s’apprête à la rêverie et qui fait apprécier la vie!

Noël à l'étranger

Pas de lumières multicolores, pas de gros Père Noël gonflable, pas de tempête de neige…c’est ça, Noël au Burkina Faso. Pas de publicités incessantes, pas de chansons thématiques, pas de sapin étincelant, c’est aussi ça, Noël en Afrique. Ici, la frénésie du temps des fêtes n’existe pas, pas plus que les feux de cheminées…. Noël n’est pas une fête commerciale, c’est une fête religieuse, c’est la naissance du Christ, et c’est ce qui est célébré par les Chrétiens de plus en plus nombreux au Burkina. La magie de Noël ici, c’est le bonheur tout simple de commémorer Jésus et de partager un repas avec la famille et les amis. Le soir du 24 décembre, les Chrétiens partent à l’église et y passeront la soirée et une partie de la nuit. Les festivités se dérouleront le lendemain. Les burkinabés cuisineront du riz, du poulet, de la viande et ils distribueront des vivres à leurs familles et aux plus démunis. Ils recevront leurs amis Chrétiens ET Musulmans. Les enfants auront droit à quelques gâteries du Père Noël. La fête de Noël pour les Chrétiens ressemble beaucoup à la Tabaski pour les Musulman. La différence, c’est l’alcool!!! Les Chrétiens boiront le Dolo, festoieront et danseront jusqu’aux petites heures de la nuit…

Pour moi, Noël à l’étranger rime un peu avec nostalgie…Je m’ennuie de mes proches des partys de famille, des soupers entre ami(e)s, même le froid et la neige me manquent. Ici, j’oublie que c’est Noël qui arrive. Si ce n’était pour les enfants, je n’aurais pas nécessairement décoré d’arbre « tropical » de Noël. Mais puisqu’ils sont là…je m’efforce de me mettre un peu dans l’ambiance, ce moment doit préserver un peu de magie, surtout si la famille nous manquent. Nous avons écrit une lettre au Père Noël, nous avons aussi demandé des cadeaux supplémentaires pour les petits voisins : Inusa, Saphiatou, Aminata et Mario. Le 24 au soir, nous nous cuisinerons un bon repas en famille, les enfants se coucheront tôt pour montrer au Père Noël qu’ils sont bien sages. Le père Noël passera déposer les cadeaux durant la nuit, mangera un biscuit et boira un verre de lait. Le lendemain sera jour de fête. Nous célébrerons cette journée avec nos employés de la maison, leur famille, nos voisins : Angèle, Sami, Sanata et leurs famille, quelques amis… Nous cuisinerons un festin ensemble, puis, vers 14h, les gens commenceront à arriver et nous boirons du thé. En soirée, le dolo* remplacera le thé, un groupe de musique viendra jouer pour nous et nous danserons, je l’espère, jusqu’à très tard!!!

Si Noël est surtout une fête chrétienne, le Nouvel An en revanche, semble plutôt faire l’unanimité!! Un peu comme chez nous, le nouvel an se fête souvent entre amis! De notre côté, nous fêterons avec mes collègues de travail de la MAS. Semble-t-il qu’encore une fois, nous danserons jusqu’à tard dans la nuit!

· Boissons alcoolisée locale

Les enfants préparent Noël à l’école

Les écoles de Lucas et de Raphaël ont organisées des activités spéciales pour souligner la fin du trimestre et Noël. À l’école française, les élèves de maternelle ont préparé un spectacle pour leurs parents et nounous. Ils ont chanté quatre chansons de Noël, puis, avec les lanternes de Noël qu’ils avaient eux-mêmes fabriqués, ils ont fait un petit défilé pour appeler le Père-Noël. Ce dernier est enfin apparu avec un cadeau pour chaque classe. Les parents devaient apporter chacun petit dessert, et nous avons tous partagés ensemble de bonnes petites sucreries et un bon moment avec les enfants. Ensuite, les élèves du primaire donnaient également une prestation au Centre culturel français. Lucas et moi sommes allés voir ça et Lucas a adoré!!

Du côté de Raphaël, la petite fête était également très sympathique. Celle-ci s’est déroulée samedi matin dans la cour de la petite école. Un trio de musique traditionnelle a assuré l’ambiance et un conteur professionnel a été engagé pour le plus grand plaisir des enfants, et même des parents!! Les touts petits ont chanté « Petit Papa Noël ». Ils étaient trop mignons!!

mardi 16 décembre 2008

Sortie en brousse!


Jeudi dernier était férié à l’occasion de la célébration du jour de l’indépendance. Nous avons décidé d’en profiter pour aller rendre visite à nos amis les ingénieurs qui mènent un projet dans le village de Bama. Situé à une quinzaine de kilomètres de Bobo, dans la Vallée de Kou, Bama est un grand village avec une petite zone industrielle. Nous, ce qui nous intéressait, c’était plutôt les rizières et … les hippopotames! En arrivant à Bama, Kristell, William et Karine nous ont accueillis. Nous avons d’abord visité leur maison et rencontré les femmes du village qui étaient là pour travailler au Centre nouvellement construit par ces ingénieurs. Vers 9h00, le soleil commençait à être chaud, nous nous sommes donc dirigées vers le Marigot, où nous sommes montés à bord de deux petites pirogues. Les guides nous ont conduits à travers le marécage jusqu’à une marre où nous avons pu observer deux hippopotames. Ces mammifères étant parmi les plus dangereux pour l’homme, nous sommes restés loin d’eux. Lucas et Raphaël étaient impressionnés et un peu craintif! Cependant, les guides connaissent parfaitement bien la limite à ne pas franchir. Nous sommes restés quelques minutes à observer les deux grandes bêtes, puis nous avons rebroussé chemin.

Les hippopotames!

Sortir de la ville nous a tous fait un grand bien! Je suis déjà impatiente de repartir visiter la brousse africaine!

mercredi 10 décembre 2008

Bonne fête de la Tabaski!





Le partage. C'est la valeur principale que je retiens de cette grande fête musulman qu'est la Tabaski. En fait, pour le pratiquant de cette religion, cette fête que l'on nomme aussi "fête du mouton" est la plus importante de l'année. Elle se déroule le 10e jour après la deuxième lune suite au mois du ramadan. Cette année, elle avait lieu le 8 décembre. Chaque père de famille doit sacrifier un mouton pour Dieu. Ensuite, il le fait cuire et le partage en trois partie. La première partie, il la remet à des mendiants ou des familles moins nanties. La deuxième, il la partage avec ses voisins et ses amis. La dernière, il la garde pour sa propre famille. Les jours précédents la Tabaski sont mouvementés! C'est la course au mouton! Un mouton coûte en moyenne entre 35 000 CFA (85$can) et 80 000 CFA ( 200$can). Évidemment, ce ne sont pas toutes les familles africaines qui peuvent se permettre un tel investissement, aussi certains vont plutôt égorger un poulet. En plus, les gens doivent se faire beaux pour cette occasion. Les femmes font refaire leurs tresses, la famille entière se fait coudre de nouveaux habits. Les tailleurs travaillent jours et nuits avant la Tabaski!!




Le jour même de la Tabaski, les femmes commencent à cuisiner tôt le matin. On prépare du riz, des spaghettis, des légumes, des boissons de bissap et la viande. On envoi les enfants porter la nourriture aux voisins, et aux amis. Enfin, les gens reçoivent beaucoup de visiteurs tout au cour de la journée...particulièrement des Chrétiens!!! Ceux-ci n'ayant pas à cuisiner de mouton, ils visitent leurs amis musulman qui leurs servent de succulents repas!



Nous avons eu trois invitations pour fêter la tabaski. Ainsi, nous avons commencé la journée vers 12h dans la famille de Sami et Angèle, chez leur cousine musulman (Angèle étant chrétienne, elle s'est portée volontaire pour donner un coup de main à sa cousine dans la cuisine). Nous avons mangé comme des rois dans la petite cour typiquement africaine...Ensuite, vers 15h, nous sommes allés rendre visite à Balkissa et sa famille. Nous avons encore mangé (on ne peut tout simplement pas refuser ce qu'on nous offre!) Puis, 17h30, nous étions chez Isabelle et Ibrahim!!! Un autre festin de mouton! 21h, nous étions épuisés et le bedons, prêt à exploser! Mais nous étions heureux! Heureux d'avoir connu tant de générosité! Partout où nous sommes allés, les gens nous remerciaient d'être passé. La cousine d'Angèle m'a même donné un pagne en cadeau pour me remercier d'être venue! C'est le monde à l'envers...chez nous on remercie les hôtes, ici on remercie les invités!



Les enfants se sont bien amusés aussi. Partout, il y avait des enfants pour jouer!

mercredi 3 décembre 2008

Célébration de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA à Bobo-Dioulasso




Comme partout dans le monde, la Ville de Bobo-Dioulasso a commémoré la Journée mondiale de lutte contre le sida, lundi le 1er décembre dernier. La Maison des associations de lutte contre le SIDA de Bobo Dioulasso, a pris part au mouvement international et a organisé toute une semaine d’activités.

Je salue les efforts du comité organisateur de cette célébration parce que vraiment, je ne m’attendais pas à pareille mobilisation, notamment pour la grande Marche populaire qui s’est déroulée lundi matin. Il y avait plusieurs centaines de personnes, voire quelques milliers. Les organisateurs avaient donné rendez-vous aux associations de lutte contre le SIDA devant la Gare de Bobo-Dioulasso. Derrière leurs bannières et leurs pancartes, les membres des associations de même que les citoyens et citoyennes ayant joints les rangs, ont marché jusqu’au Gouvernorat où une cérémonie se déroulait avec les partenaires de cette marche : Le Gouverneur, les représentants du Secrétariat permanent de lutte contre le SIDA de même que les principaux commanditaires. Les associations de femmes, notamment les « Griottes* », ont participé massivement à la Marche et ont fait cadeau de leurs magnifiques voix. Lorsqu’elles se sont mises à chanter toute ensemble, j’ai senti mon cœur se serrer…C’était simplement émouvant.

Suite à la MARCHE, les participants se sont rendus à la MAS pour partager un repas communautaire préparé par des membres de l’association. En soirée, la cour de la MAS s’est vue transformée en véritable espace culturel où le théâtre, l’humour, les contes et la musique furent à l’honneur. J’ai malheureusement raté cet événement, mais il semblerait que la soirée eut été fortement appréciée.

Parmi les autres activités organisées, il y avait également une campagne de dépistage du VIH/sida. Du 25 novembre au 2 décembre, plus de 200 personnes ont passé le test dans les bureaux de la MAS afin de connaître leur statut sérologique.


Comme rien n’est parfait, la semaine d’activité a tout de même connu quelques ratées. La première : le comité organisateur a voulu s’adjoindre d’une personnalité publique très connue et il a fait appel à Alpha Blondy, célèbre Rasta Man, chanteur de reggae. Pour le faire venir à Bobo, on a voulu organiser un grand concert au Stade de Bobo Dioulasso. Or, les promoteurs du concert (ceux qui ont accepté de financer un tel projet) ont très mal organisé leurs flûtes si bien que le concert d’Alpha Blondy n’a pas eu lieu. Les spectateurs ont attendu jusqu’à minuit le soir, au stade, dans l’espoir que la Star donnerait enfin sa prestation. Ces derniers ont attendu en vain jusqu'au petites heures du matin, puis ils sont retournés chez eux, déçus et en colère. J’ai moi-même perdu ma soirée à attendre au stade et celle-ci m’a couté plus de 10 000 francs. Il y avait des personnes dans le stade qui s’étaient probablement privés de nourriture pour pouvoir assister à ce concert!

La deuxième ratée : un partenariat émergent entre les associations leaders a connu plusieurs difficultés. L’espoir d’une réelle collaboration entre les deux grands réseaux d’associations de lutte contre le SIDA de Bobo est désormais fragilisée à cause d’une histoire de promesses non tenues qui serait longue à raconter ici. Disons que la compétition entre les organisations communautaires sur un même territoire peut être parfois forte. Or, c'est pourtant la collaboration et l'union des associations qui permettent de produire un impact significatif sur la lutte contre le SIDA. Dommage.

Malgré ces petites anicroches, je garderai un souvenir impérissable de cette journée mondiale de lutte contre le SIDA à laquelle j’étais fière de participer!

  • Les Griottes sont des chanteuses de contes traditionnels africains, celles-ci chantent souvent en groupe, un peu comme une chorale.

mardi 25 novembre 2008

Le vent et la poussière

C’est l’Harmattan. Tantôt chaud, tantôt frais, mais toujours sec. Excessivement sec. Ce vent du Sahara est désormais à nos portes et soufflera jusqu’au mois de mars. Jusqu’à maintenant timide, l’Harmattan apporte également son lot de tempêtes. Les bourrasques soulèvent le sable et la poussière et contribuent à la propagation des microbes. Après la saison des pluies qui était propice au paludisme et à la fièvre typhoïde, voilà que ce sont les infections respiratoires et la méningite qui menacent la santé des habitants. Cette fichue poussière nous irrite le nez et on a l’impression qu’elle se colle aux parois du cerveau!! Heureusement que nous sommes vaccinés contre la méningite. Et pour ce qui est des infections respiratoires…disons qu’on a déjà l’habitude au Québec. Nous aussi on connaît la saison du rhume et de la grippe!! De plus, ici, il y a le beurre de karité. Le Karité est un arbre qui pousse en Afrique et dont le fruit donne une noix très riche. C’est à partir de celle-ci que l’on confectionne le beurre de karité dont les vertus sont connues mondialement. On s’en met dans les narines, trois fois par jour, pour s’hydrater le nez et protéger nos voies respiratoires de la poussière.

Avec l’Harmattan, vient le changement de température. Si les journées demeurent assez chaudes (entre 27 et 37 degré celcius) les nuits sont beaucoup plus fraîches : la température chute entre 12 et 20 degré celcius. Le soir et tôt le matin, beaucoup d’Africains portent des tuques et des manteaux chauds. Moi-même je me surprends à grelotter sur ma mobylette lorsque je quitte pour le travail le matin. Nous allons moins à la piscine aussi. Les nuits fraîches font baisser drastiquement la température de l’eau et le petit vent qui souffle toute la journée nous rend frileux. Mais il y a un avantage à tout cela… La température est plus confortable et les nuits permettent de rafraîchir toute la maison.

Quelques histoires d’amitié…





Chaque soir, nous offrons à Mamadou, notre gardien de nuit, le repas du soir. Ce dernier a pris l’habitude de manger dehors, sur la terrasse. Chaque soir Raphaël dit : « Moi, veux manger avec Mamadou!! ». Il prend son assiette, sa fourchette, et sort sur la terrasse pour manger avec notre gardien. Et là…ils discutent! C’est tellement mignon de les entendre parler de tout et de rien!! J’ai vraiment l’impression qu’une belle amitié est en train de naître entre ces deux-là!

Raphaël aime bien aller visiter Mario, notre petit voisin…Il dit : « Veux aller dire bonjour à Mario! ». Et Mario devient tout excité, avec son large sourire édenté…Lucas aime aussi prendre Mario dans ses bras, et le tenir comme il le faisait avec son petit frère lorsqu’il était bébé.

François et Sami se voient presque quotidiennement, parfois pour un simple bonjour. Ils parlent d’aller faire un séjour de chasse lorsque la saison viendra. Pour ma part, j’aime beaucoup discuter avec Angèle et Balkissa. J’apprécie leur ouverture d’esprit, leur accueil et leur compréhension.

Au travail, je développe des liens de plus en plus précieux avec certains collègues de travail…J’aime bien prendre une pause « thé » avec Batiéba, Abou, Tatia, et les autres; discuter de tout et de rien avec Isabelle et Kadie…

Je pense que Lucas éprouve une amitié particulière pour Safiatou…Malgré la barrière de langage, ils ont vraiment beaucoup de plaisir ensemble! Il a également un nouvel ami à l’école : Yan. Il est d’ailleurs venu jouer à la maison dimanche dernier. Lucas a déjà hâte qu’il revienne.

Tranches de vie...en vrac!



C’est le temps de la pastèque et des petites oranges à jus…C’est délicieux!

C'est aussi le temps de la pomme de terre et des patates douces. Angèle et Sami en font la culture, la récolte s'est déroulé le week end passé François et Lucas ont participé activement à cette activité! Ils ont été récompensés par un beau gros panier de patates!! On va faire des frittes, de la purée, du pâté chinois.

Nous sommes allés au Bambou vendredi soir avec Isabelle, ma collègue coopérante québécoise et son mari nigérien Ibrahim. Il y avait un concert de musique traditionnelle avec de la danse africaine. C’était excellent. Et la nourriture, divine! On a mangé un plat de bœuf accompagné de riz aux légumes. Je n’avais pas mangé de viande aussi tendre jusqu’à maintenant!

Après le thé burkinabé, nous avons gouté au thé nigérien. Nous avons reçu des amis dimanche après-midi, pénards sur notre terrasse!! C'est Ibrahim, qui nous a préparé son délicieux thé nigérien, accompagné d'arachides grillées et noix d'acajous, c'est encore meilleure!

Raphaël a fait une otite et une infection respiratoire. Il a du prendre des antibiotiques, pour la première fois dans sa vie!!! Mais il va mieux maintenant…

mercredi 12 novembre 2008

3 ans pour Raphaël


Le 5 novembre dernier, Raphaël a soufflé ses 3 bougies! Déjà 3 ans!! Comme pour Lucas, nous avons fait une petite fête toute simple. Nous avons invité les 3 petits voisins à venir partager le repas de fête : spaghetti bolo et gâteau choco-smarties!! Ils ont tous tellement mangé que François et moi, avons dû nous cuisiner autre chose! Ensuite, nous avons remis le cadeau à Raphaël…un balafon africain! Il était très content! Et je pense qu’il a déjà du talent!! Un balafoniste en devenir...

Bolomakoté en images...



Lèves-toi et danses!



Balkissa nous a amené dans son quartier, Bolomakoté, pour entendre et voir un groupe de musique et danse africaine en répétition. En fait, ce sont ses voisins d’en face…La répétition se déroulait dans le fond d’une cour typiquement bobolaise, c'est-à-dire, une cour partagée par plusieurs familles, des enfants jouant avec une roue de vélo, de vieilles mamas, causant tranquillement, seins nus. Le groupe était composé de 4 joueurs de djembe et 3 danseuses. Il faut être en forme pour faire de la danse africaine! J’ai tellement aimé, que je pense sérieusement à m’inscrire dans un cours! Ça me fera un excellent exercice! Les enfants ont apprécié le spectacle, surtout Lucas! Raphaël trouvait que le son des djembes était trop fort! Moi, j’ai particulièrement aimé l’ambiance particulière de ce quartier populaire. Les hommes discutent et prennent le thé sur le bord de la rue, les enfants crient et jouent bruyamment, les femmes cuisinent et rient ensembles, les cours des maisons sont ouvertes…On ne voit pas, comme dans mon quartier, de grande palissade pour cacher les grosses maisons des « Toubabous ». Chaque fois que je suis allé dans ce quartier (ça fait déjà 3 fois maintenant) on entend toujours de la musique…

Premiers petits malaises africains

Après deux mois, nous nous trouvions très chanceux de n’avoir développé aucune maladie…Mais voilà, François aura été le premier à prendre le lit, pour 3 jours!!! Au début, nous pensions que c’était peut-être le paludisme, puisqu’il faisait de la fièvre. Finalement, c’était une « tourista », diarrhée du voyageur. Avec les antibiotiques, il s’est vite remis sur pied.
Voilà maintenant que Raphaël a un rhume. Avec la saison sèche qui bat son plein, l’air est saturé de poussière! On a beau mettre du beurre de karité autour des narines et porter un masque lorsqu’on se promène à moto, j’ai l’impression que toute la saleté que nous respirons fini par nous infecter les voies respiratoires. J’espère seulement que ce rhume restera un simple rhume.
Sinon, Lucas et moi, on est encore en bonne santé! Espérons que ça va durer.

mardi 4 novembre 2008

Et le week end…


Comme à tous les week-ends, nous avons été encore une fois très occupés!! Tout d’abord nous avons reçu la visite de Benoit et Anne, ce couple de coopérant québécois qui nous avait si gentiment accueilli lors de notre arrivé à Ouagadougou. Nous avons donc pris soin de les accueillir à notre tour…
Vendredi soir, nous sommes retournés au Bois d’Ében, ce fameux maquis – cabaret- spectacle! On y présentait un concert Rap, avec des artistes locaux très intéressants! Bobo n’étant pas une très grande ville, lorsqu’il y a un événement intéressant, on finit toujours par retrouver d’autres expatriés! Nous nous sommes donc retrouvés plusieurs amis, à manger des brochettes, boire la Castel (bière locale) et écouter le hip hop!!

Samedi, j’ai accompagné Benoit pour un petit tour de quartier à mobylette. J’adore rouler dans mon quartier, sur les routes de terres, sous les grands manguiers… Ce temps-ci de l’année offre aux habitants de Bobo un ciel constamment bleu. La pluie est définitivement terminée. Le soleil donne une luminosité (et une chaleur!!!) sans pareil. J’ai cuisiné un bon gros poulet pour le déjeuner (dîner) puis nous sommes allés à la piscine avec les enfants et nos invités.

Isabelle, Charline et Mélanie, trois coopérantes québécoises du CECI, organisaient chez elles un party d’Halloween samedi soir. Nous étions invités à nous déguiser pour l’occasion. Tous les coopérants québécois du programme Uniterra au Burkina Faso étaient conviés. Il y avait aussi des amis libanais et burkinabés. Bref, tout un amalgame de culture pour une soirée typiquement québécoise! Ce fut une soirée bien réussie, même si nous étions fatigués de la veille!

Dimanche, Benoit et Anne sont repartis vers 10h le matin, et nous avons invité nos voisins à fêter la Toussain (fête catholique). En fait, nous payions la bouffe, et ils se chargeaient de cuisiner! François a donc accompagné Sami au Marché et ils ont acheté trois poules encore vivantes. Sami s’est chargé de les préparer à la Burkinabé : il les tue(évidemment), les déplume et les vide de leurs intestins. Il les badigeonne d’un mélange d’huile, de persil et d’ail et les fait griller sur le charbon. Pendant ce temps, Angèle préparerait un riz aux feuilles d’haricot avec une sauce au poisson et une salade. Ce fut un véritable délice! Pour moins cher que ce que nous aurait coûté un restaurant en famille, nous avons mieux mangé et nous avons partagé avec une dizaine de personnes ce délicieux festin. Les enfants ont adoré aussi! Et moi, j’ai promené bébé chocolat dans mon dos à la façon africaine…

Je pense que Lucas et Raphaël apprécient également de plus en plus leur vie ici…Ils ont noué des liens d’amitié avec les petits voisins Aminata, Inusa et Saphiatou…Ils sont inséparables!

Parlons boulot

Depuis mon arrivée à Bobo, je ne vous ai pas beaucoup parlé de mon travail à la Maison des associations de lutte contre le SIDA (MAS). C’est que mon mandat débute très lentement. Le temps que je me familiarise avec les partenaires, que je m’installe au bureau, que je m’approprie les dossiers…Mais maintenant, j’ai un plan de travail bien définit avec des objectifs assez clairs! Je vais d’abord élaborer une formation de 3 jours sur la planification et la recherche de financement, à partir des besoins déterminés par mon comité de travail. Cette formation sera offerte aux permanents et bénévoles de la MAS, ainsi qu’à certains de leurs membres. (La MAS compte 115 organisations membres) Je vais ensuite accompagner 5 organisations dans l’élaboration de leur plan d’action stratégique en recherche de financement et dans la rédaction de projets à soumettre à différents bailleurs de fonds. Je soutiens également le comité organisateur de la grande Marche de la journée mondiale de lutte contre le SIDA qui aura lieu le 1er décembre prochain, pour la recherche de commanditaires. Bref, j’ai amplement de travail!!! Je m’entends très bien avec mon homologue et je trouve le milieu de la MAS très dynamique! Je ne suis pas dutout en contact avec les bénéficiaires des organismes de soutien aux personnes vivant avec le VIH/sida. Je dois admettre que ce côté me manque un peu… Et comme je l’avais prédit, cela me fait un grand bien de retrouver un rôle de consultante, celui de directrice me pesait parfois très lourd sur les épaules!!
Si vous voulez en apprendre plus sur la MAS, voici le site internet : www.everyoneweb.fr/masbobo

lundi 27 octobre 2008

Bébé chocolat fait balancer mon cœur…






Une image vaut mille mots…C’est Mario, le fils d’Angèle, notre voisine. Il s’est endormi dans mes bras alors que je lui chantais une berceuse de Passe-Partout!

Les autres photos, c'est justement Angèle aux chaudrons, et Yéli Ramadou, la grande fille de Sami... Je l'aide à pratiquer son anglais!

Vie quotidienne…




Plusieurs me demandent à quoi ressemble notre vie ici au quotidien…Alors voilà! Vers 6h00 le cadran sonne, bien que Raphaël soit souvent déjà dans notre lit à nous dire : « Debout maman!! Papa!! Réveilles!! ». Les enfants ont pris l’habitude de s’habiller dès qu’ils se lèvent et on déjeune en famille. Balkissa arrive à 7h00 et nous aide à préparer les enfants pour l’école. François et moi adorons prendre notre café sur la terrasse, les matins nous offrant un peu de fraicheur… 7h30, nous enfourchons nos mopettes. François part reconduire Raphaël au jardin d’enfants alors que moi, je conduits Lucas à l’école française avant de continuer vers mon travail. Je dois rouler environ 15-20 minutes pour me rendre à la MAS. François reviens à la maison vers 8h15 et il retourne chercher les deux enfants vers 11h15. Pendant ses trois heures de libre, souvent il part faire des commissions, sinon, il en profite pour faire de la lecture, apprendre la langue locale, le dioula, bref, il profite du temps qu’il a pour lui!
Pour ma part, mon horaire officielle de travail c’est de 8h00 à 12h00 et de 15h à 17h. Je dis officielle parce que mes partenaires me laissent libre de gérer mon temps. Donc, si je n’ai pas de rencontre en après-midi, souvent, je fais une journée continue, soit de 8h00 à 14h. De cette façon, j’ai plus de temps avec les enfants et j’en profite souvent pour les accompagner à la piscine. Lorsque je travaille les après-midi, je reviens dîner à la maison et souvent, je fais une petite sieste pendant que les enfants relaxent devant un film. Il fait si chaud entre 12h et 15h, qu’il est impossible de faire une activité trop exigeante. On fait des trucs tranquilles avec les enfants, ou encore, on va boire le thé chez Angèle et Sami. Vers 14h30-15h François apporte les enfants à la piscine, sinon, ceux-ci vont jouer avec les petits voisins. Balkissa s’occupe de cuisiner le dîner et le souper, en plus de veiller au ménage et au lavage. Nous sommes si privilégiés d’avoir cette aide à la maison! Elle est avec nous du lundi au vendredi et parfois le samedi matin aussi. C’est elle qui vient garder les enfants aussi un soir par semaine, si nous avons une sortie. Nous lui donnons alors un peu plus d’argent, ce qui fait son bonheur!! Les enfants l’aiment beaucoup et nous aussi!
Les soirées passent rapidement! Nous soupons vers 18h00 et ensuite, on donne le bain aux enfants. Ils peuvent ensuite regarder un peu de télé, lire des histoires ou faire un casse-tête, puis à 19h20-19h30, ils se couchent. Généralement, ils sont si fatigués qu’en 3 minutes, ils s’endorment!!
François et moi passons le reste de la soirée à discuter, regarder une télésérie (Heros pour ne pas la nommer, on est complètement accro!!) ou faire de la lecture…Et on se couche tôt!! 21h30-22h maximum!! Donc, comme vous pouvez le constater, nous avons maintenant établit une petite routine rassurante pour les enfants, et même pour nous je dirais!!
On profite des week-ends pour passer du temps avec nos amis Français et Marocains, avec nos voisins, et pour aller à la piscine évidemment! Une chance qu’on a cette opportunité là! Ça rafraichit le corps et l’esprit!
Jusqu’à maintenant, nous nous comptons chanceux de vivre cette expérience…Les beaux moments se multiplient chaque jour. Certes, il y a toujours quelques irritants, rien n’est parfait! Mais en sommes, nous aimons notre vie ici et comptons profiter de chaque moment qui nous est donné jusqu’à notre retour.
Les moments les plus difficiles surviennent lorsque nous pensons à vous, notre famille, nos amis. L’ennuie nous habite souvent…Et malgré notre bonheur de vivre ici en Afrique, nos racines resteront toujours au Québec…

Chick chick chick CHICKEN!


On se faisait déjà réveiller par le chant des coqs du voisin. Lucas adorait donner à manger aux poules de Sanata, notre voisine, et Raphaël se faisait un plaisir fou de courir après. On s’est dit…Pourquoi pas? Nous sommes ici pour vivre des expériences nouvelles après tout? C’est ainsi que nous nous sommes improvisés éleveurs de poulets!!! Comme notre autre voisin Sami s’y connait bien en élevage de poulets, nous lui avons demandé d’aller nous acheter un coq et deux poules (ben quoi, la polygamie est acceptée ici!!). La deuxième poule est déjà sur le point de pondre des œufs. Bientôt, nous aurons des petits poussins qui gambaderont dans notre cour!! Déjà Lucas se fait un devoir de veiller à ce que les poulets ne manquent pas de graines à picorer. Nous avons bien expliqué à ce dernier que ces poulets allaient finir dans notre assiette, tôt ou tard, et donc, de ne pas trop s’attacher…Cela ne semble pas l’avoir traumatisé.

mardi 21 octobre 2008

Lucas souffle ses 5 bougies


Déjà 5 ans!! Le temps passe à une vitesse folle! Lucas était si fier de souffler ses 5 bougies hier soir! Nous lui avons fait une toute petite fête en famille : chasse au trésor pour trouver son cadeau (un grand livre d’animaux, c’est ce qu’il voulait!!), un gâteau avec glaçage au Nutella et Smarties…Nos amis du Québec William et Kristell étaient là aussi. Nous organiserons une petite fête avec les amis de Lucas et Raphaël d’ici peu pour souligner les deux fêtes en même temps (la fête de Raphaël c’est le 5 nov). Lucas semblait content…Cependant, à l’heure du dodo, il disait s’ennuyer de Grand maman, et ses amis et famille du Québec. Ce n’est pas tous les jours facile d’être loin de ceux qu’on aime…

lundi 20 octobre 2008

La forêt de Kou


Dimanche, nous sommes allés avec nos amis français (Eva, Sébastien, Kanza et Guillaume) et leurs enfants, faire un pique-nique dans la forêt de Kou. Ce site d'écotourisme a été aménagé grâce à la coopération du Luxembourg. La forêt de Kou est un milieu naturel à la végétation luxuriante. Des sentiers sont aménagés pour la marche et un site de pique-nique surplonge une rivière à l'eau limpide. Cet endroit situé à 14 km de Bobo est protégé par le gouvernement du Burkina Faso et sa visite vaut vraiment le déplacement. Les enfants ont adoré leur journée et nous aussi! Nous avons grandement apprécié sortir de la ville et partager un repas en bonne compagnie et en pleine nature. Par moment, les cigales chantaient si fort qu'on avait peine à s'entendre parler!!! La baignade sur le site étant interdite, au retour, nous sommes allées faire une "saucette" dans la piscine de Kanza et Guillaume! Il fait chaud ces jours-ci...37-38 degré celcius!! Il parait que ce n'est rien si on compare à la chaleur du mois d'avril...

Pâté chinois et poudding aux chômeurs!

Nous avons invité nos voisins à venir déguster un repas typiquement québécois à la maison samedi soir. Nous avons donc retrouvé avec grand plaisir la compagnie de Sanata, ses enfants, Angèle, Sami, Ramadou et mon beau petit Mario!

Tout d'abord, je tiens à le préciser, j'ai accompagné Angèle et Ramadou à l'église, pour la messe de 18h en français. Oh là là...J'ai fait mon effort! Je voulais vivre cette expérience qui m'avait marqué à Libreville au Gabon. Là-bas, la messe, c'est la fête! Tam tam, musique, chants joyeux et des femmes avec des ponpons de chearleaders donnaient une ambiance festive aux cérémonies ennuyantes que nous connaissons. Or, j'ai malheureusement constaté qu'il n'en est pas comme ça à l'église de Bobo. C'était long. Il faisait chaud. C'était ennuyant et triste. L'église était bondée de monde (au moins 500-600 personnes), pas de ventilateur, une petite chorale de 20 personnes qui chantent sur de la musique mal enregistrée. Bref, je n'ai pas été impressionnée, mais au moins, j'aurai vu.

Donc, pour revenir à mon souper... En revenant de l'interminable messe, nous sommes revenus à la maison où François et moi avons servi à nos convives du pâté chinois, une salade de taboulé et un poudding aux chômeurs pour désert. Difficile de savoir s'ils ont véritablement apprécié le souper...Ils sont tellement polis les Burkinabés! Mais je pense qu'ils ont vraiment aimé le dessert. Tout s'est mangé en tout cas! Ce fut une belle soirée, et j'étais contente de les recevoir chez moi. Nous avons parlé de notre culture, des soirées en famille, de l'hiver...J'ai même sorti quelques photos. Mais franchement, comme disait François, la prochaine fois, je cuisinerai quelque chose d'un peu plus gastronomique!!

Zeynab...Une artiste africaine à découvrir

Vendredi soir dernier, nous sommes allés voir un spectacle au Centre culturelle Français dans le cadre du festival de Hip Hop de Bobo Diaoulasso: Waga Hop! J'y ai découvert une artiste très talentueuse: Zeynab. Cette Béninoise a une voix superbe et un charisme fou sur scène. Elle a su donner une ambiance incomparablement chaleureuse au spectacle en interagissant avec la foule et en permettant même à certains rappeurs locaux de monter sur scène avec elle. Sa musique suit le rythme du R&B, passant aussi de la balade au RAP. Je vous laisse le lien de sa page sur MySpace... bonne écoute!

http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=239631314

L'achat du siècle...une MOPETTE P50!!!


J'ai fait le grand saut...et j'ai opté pour le mode de transport national par excellence! François et moi, nous nous sommes achetés chacun une petite mobilette peugeot 50!! C'est économique, pratique, et les enfants adorent! On a tous un casque protecteur et on fait bien attention. Oui oui maman. Je sais, je sais, je suis prudente!!! De toute façon, on ne peut pas rouler vraiment plus de 30-35 km/heure avec ça. C'est comique, les Africains nous regardent passer avec un sourire en coin. Je ne sais pas s'ils se disent qu'on a l'air ridicule avec nos casques (on est bien les seuls à en porter) où s'ils se disent qu'on s'adapte bien à l'Afrique puisqu'on utilise le même mode de transport qu'eux alors que la plus part des Blancs ici se promènent en voiture ou en 4X4. Peut-être nous trouvent-ils mignons au fond?? En tout cas, moi j'ai beaucoup de plaisir à conduire ça. Surtout dans les chemins de terre de mon quartier! C'est aussi une façon intéressante de découvrire la ville. J'ai également un rack à l'arrière pour mettre mon épicerie ou pour asseoir Lucas sur un coussin...COOL!!!

mercredi 15 octobre 2008

Bain de culture...chez nos voisins!

Dimanche matin, on tourne en rond. On se demande quoi faire en cette belle journée de congé. On a envi d’un bain de culture. On pourrait peut-être aller visiter un petit village typique pas loin? Koro? Koumi? Mauvais timing, c’est bientôt l’heure du déjeuner (dîner), notre chauffeur Pascal se repose…Bref, fatigué de tourner en rond, on opte pour une petite marche dans notre quartier (pas très typique en apparence). Je sors de la maison puis j’entends pleurer…Ah! C’est Mario, notre petit voisin de 9 mois. J’avais déjà discuté avec sa maman, Angèle, et cela faisait un petit bout de temps que je me promettais d’aller lui rendre une visite. Je vais chercher le pain aux bananes cuisiné la veille par Balkissa (mais avec ma recette!!) et je décide d’aller m’inviter chez ma voisine. J’entre la tête par la porte de sa cour et je lui dis tout simplement « bonjour ». Sans hésiter, elle me dit : « Tu ne vas pas rentrer?? Il faut venir s’asseoir! ». – Avec plaisir, je lui réponds. Justement, j’avais envi de vous faire goûter un gâteau de chez moi…Angèle a les deux mains dans la farine. Son bébé accroché au dos de notre autre voisine, Sanata, me regarde avec intérêt. On dirait qu’il se dit «comme elle est étrange avec sa peau blanche et ses cheveux pâles… » Sa grande fille de 17 ans l’aide assidument dans la préparation du couscous. Je m’assois près d’elle et je les questionne avec enthousiasme : « Qu’est-ce que vous faites? Comment on fait? Je peux essayer?? ». Elles rient de bon cœur, en me voyant brasser le couscous avec maladresse. Angèle goûte la première au pain aux bananes… « C’est doux!! » me dit-elle. Tout le monde se prend un morceau et on en offre aux enfants. J’aide ensuite Angèle et sa fille, Ramadou, à préparer la sauce aux graines de palmier. On doit d’abord écraser ces graines qui ont l’allure des dattes séchés dans un grand mortier. Ensuite on mélange avec de l’eau et on fait cuire sur le feu de bois. On ajoute des légumes : tomates, choux, courges et oignons, puis on laisse mijoter…
Angèle n’a pas l’électricité, ni de poile à gaz, ni de réfrigérateur, ni de douche…elle habite avec son mari et ses deux enfants dans une maison en banco qui n’a seulement qu’une pièce. La famille vit davantage à l’extérieur. Leur terrain, prêté par une communauté religieuse, est magnifique. Y poussent des arbres fruitiers,des plans de légumes et de céréales. La famille élève également des poulets et des chèvres pour leur propre consommation. Cette famille vit principalement d’autosubsistance. Sami, le mari d’Angèle, est présentement au chômage. Angèle ne travaille pas, elle allaite encore son bébé. Ramadou va quand même à l’école, ce qui est vraiment incroyable…Et malgré leur pauvreté matérielle manifeste, il allait de soi que nous devions rester pour le dîner et goûter au met typique qu’ils nous proposaient avec générosité. « On mange en famille ? » Nous demande Sami. Euh…(est-ce qu’on est inclus dans cette famille? Je me demande) Comme s’il avait lu dans mes pensées, Sami nous précise que nous faisons déjà parti de leur famille…
Juste avant le repas, Angèle et Sami nous prépare le thé. François se joint à nous alors que Lucas et Raphaël jouent avec les enfants de Sanata. Le thé, est quelque chose que l’on partage en famille ou entre amis. On sert le thé trois fois. Au premier service, le thé est très fort. La concentration du thé diminue au cours des deux autres services. Le thé est servi avec beaucoup de sucre et de la menthe. Il y a aussi toute une technique de préparation qu’il serait un peu difficile d’expliquer ici…Chose certaine, vivre une préparation et une dégustation de thé africain, pour nous occidentaux, se révèle une expérience exaltante!
J’ai été touchée et émue par l’accueil, la chaleur et la générosité de nos voisins. J’ai été également surprise par la facilité avec laquelle nous communiquions. Les conversations allaient bon train! L’humour était au rendez-vous. Angèle a le rire d’une femme épanouie…Je souhaite sincèrement que, malgré nos différences matérielles, nous puissions devenir amis. Je souhaite également toujours me rappeler de la simplicité de leur mode de vie…et de m’en inspirer!!

Raphaël aux P'tits calins




Voilà! Raphaël a désormais la chance de se faire de petits amis burkinabé. Après plusieurs jours de recherche, nous avons finalement trouvé, je pense, l’endroit idéal pour confier notre petit blondinet. Aux P’tits Calins, c’est un jardin d’enfant situé dans le secteur 5 de Bobo Dioulasso. Cette année, il offre maintenant la maternelle pour les enfants de 3 ans, soit la petite section. C’est une toute petite maternelle, seulement quelques enfants la fréquentent. Contrairement aux autres écoles où on trouve une seule maîtresse pour 25-30 enfants, aux P’tits Calins, il y a au moins 2 maîtresses (c’est le mot qu’on emploi ici…) pour seulement une dizaine d’enfants. Génial! Pour s’y rendre à partir de chez moi, on n’a qu’à suivre le chemin de terre tout le long. François ira reconduire Raphaël avec sa nouvelle mobylette, sans danger.
Raphaël semble très heureux de sa nouvelle garderie, bien que parfois, il souhaiterait rester à la maison. Mais bon, ça c’est normal. C’Était pareil au Canada. En plus ici, il fréquente la petite maternelle que les avant-midis, de 8h à 12h.

Travail et sorties à Ouaga



L’EUMC et le CECI organisaient, la semaine dernière, une rencontre des volontaires et des partenaires du secteur VIH/sida et du secteur Agriculture et développement durable. La rencontre s’est déroulée à Ouagadougou du 8 au 10 octobre. J’ai donc été appelé à me déplacer là-bas. François est resté à Bobo avec les enfants. Comme la rentrée scolaire est encore récente, nous ne voulions pas briser la routine des enfants. Je me suis ennuyée!!! En même temps, ça fait toujours du bien un petit répit de la routine familiale. La rencontre s’est bien déroulée, j’ai pu rencontrer tous les autres coopérants qui travaillent en VIH/sida ainsi que les organisations partenaires qu’ils appuient.
J’en ai bien sûr profité pour sortir dans la grande ville avec les autres volontaires! Jeudi soir, nous avons soupés dans un petit maquis de quartier…sympathique avec sa musique disco!! J’ai goûté à un met traditionnel de maquis : le mouton grillé!! C’est bon bien que gras, mais surtout…très économique! Vendredi soir, nous sommes allés dans un resto en plein air qui se nomme, « Le gigot à la ficelle ». On y cuisine le gigot d’agneau attaché par une ficelle dans un grand four extérieur. Les serveurs travaillent en patins à roulettes et on présente des artistes amateurs locaux…Bon, si certains avaient du talent, d’autres…Bien que ce soit un resto pour les « Toubabous » (blancs), je recommande l’expérience!! Après le resto, nous sommes allés danser!! Il me semble que cela faisait un siècle que je n’étais pas allée danser dans une discothèque. Malheureusement, je ne pense pas que nous aillons choisi la boîte la plus populaire de Ouaga, si nous n’avions pas été là, la place serait restée vide!
Petit fait cocasse, nous avons réussi à s’asseoir 7 dans un petit taxi (plus le chauffeur, ça fait huit!!) Vive l’Afrique!!!!

jeudi 9 octobre 2008

Lucas à l'école des grands!





Vous devriez voir Lucas!! Fier comme un Pape, il est entré à l'école des grands comme un champion! Nous devions l'envoyer à la petite maternelle burkinabée, cependant, après mure réflexion, nous avons décidé de l'envoyer à l'école française. C'est plus cher (en fait, excessivement plus cher) mais nous préférions puiser dans nos économies afin de permettre à notre petit intellectuel de s'épanouir, dans un milieu d'éducation qui lui offrira mille occasions de développer tout son potentiel. En plus, il sera dans le même groupe que son ami français, Tanis. Tout a bien été les deux premières journées. Cependant, il a rapidement commencé à montrer de la résistance à retourner à l'école. C'Est vrai qu'il est dans la grande section, l'équivalent de notre maternelle au Québec. Il fait donc partie des plus petits de sa classe et il doit déjà se mettre au travail. Ils apprennent tranquilement à lire et à écrire...Il dit "qu'il travaille!". L'adaptation va quand même bien puisque déjà il est de plus en plus content d'aller à l'école. Il se fait tranquilement des amis et c'est vrai que l'école française offre vraiment un beau milieu d'apprentissage...On y trouve une belle bibliothèque pour les enfants, des cours de balafon, beaucoup d'activités extérieures. Je m'attendais à devoir faire l'école à la maison à Lucas, finalement, l'école ou il va semble encore meilleure que nos écoles au Québec!!

Raphael, pour sa part, nous lui avons trouvé un jardin d'enfant aussi beaucoup plus adéquat que la petite maternelle. Moins d'enfants, plus d'éducatrices, dans une petite villa simple, mais propre. L'hygièene a été un des premiers critères de sélection. LEs femmes qui travaillent là-bas semblent très gentille et très à l'écoute des enfants. Je vous donnerai bientôt plus de nouvelles et des photos sur la rentrée de Raphael.